Le métier de carrossier consiste à remplacer ou à réparer des éléments de la carrosserie sur un véhicule accidenté ou embouti. Dans le cadre de ses fonctions, il doit être en capacité de découper de la tôle métallique, mais aussi en composite afin d'extraire les éléments à remplacer. En fonction de l'état de l'élément, il peut refaire la pièce en retravaillant la partie endommagée à l'identique par rapport à l'élément neuf.
En fonction de l'expertise du véhicule, l'expert a défini une certaine méthodologie de travail en précisant les éléments à remplacer et les éléments à récupérer. Il détermine le temps accordé au carrossier pour remettre en état le véhicule. En fonction de la valeur du véhicule, l'expert recommande le remplacement des pièces par des pièces neuves ou des pièces d'occasion.
Le remplacement d'un pare-brise est une opération assez usuelle dans une carrosserie. Le carrossier doit retirer le pare-brise à l'aide d'un équipement adapté, puis retirer le joint de colle resté sur la carrosserie. Après cette étape, on nettoie la surface de contact et on utilise la pompe à joint pour enduire cette surface. On pose le nouveau pare-brise en prenant soin de vérifier son centrage par rapport à la carrosserie. On passe l'aspirateur à l'intérieur du véhicule pour retirer tous les morceaux de verre.
Au niveau de la finition après avoir "boucher" les trous, les rainures avec du mastic .... il faut poncer les éléments de la carrosserie afin d'obtenir une carrosserie "comme neuve". Le travail de ponçage se réalise soit à la ponceuse pneumatique soit manuellement avec des cales à poncer.
Lorsque le carrossier acquis un certain niveau d'expérience professionnelle, il peut utiliser des appareils (exemple NAJA de Celette) pour contrôler la géométrie du véhicule par rapport aux données constructeurs, mais aussi pour assembler des éléments de carrosserie pour un véhicule accidenté dans le cadre d'une procédure Véhicule Endommagé (VE) ou d'une procédure Véhicules Gravement Endommagés (VGE).
Le carrossier doit maîtriser le savoir-faire nécessaire pour "tirer" les éléments de la carrosserie en fonction du choc reçu lors de l'impact. Il est impératif de contrôler chaque élément après chaque contrainte exercée pour vérifier que l'effort exercé a permis d'aligner les éléments de carrosserie dans les dimensions constructeurs.
Le carrossier utilise les tirants à l'aide des vérins et la soudure pour agir sur les matériaux (acier, alliage d'aluminium, composite, ..) des éléments.
Dans le cas d'un véhicule grêlé, le toit, le capot, le coffre ... sont endommagés. Souvent, on fait appel à des spécialistes avec un équipement spécifique pour faire cette intervention en sous-traitance du carrossier.
Au fil du temps, le carrossier va acquérir un niveau de maîtrise technique qui peut le conduire vers des postes de gestion d'atelier où l'outil informatique est utilisé pour réaliser le chiffrage des réparations.
L'étape du chiffrage est importante pour assurer la gestion correcte de chaque réparation à réaliser. A partir des informations relevées sur le certificat d'immatriculation (CI), on identifie le modèle exact à réparer afin d'obtenir les références "constructeur" correctes de chaque pièce à remplacer. On utilise le barème des temps pour associer à chaque intervention le temps prescrit.
Dans le cas d'un sinistre, un expert automobile est mandaté par la compagnie d’assurance pour évaluer le coût de la réparation en fonction de la réglementation en vigueur. En particulier, il peut préconiser l'emploi de pièces d’occasion (directive européenne). En général, en fonction du sinistre, une "négociation" sur la prise en charge des pièces et de la main d’œuvre est engagée. Dans le cas d'un "sauvetage" d'éléments de la carrosserie par rapport à un remplacement de pièces, il faut défendre le temps passé du carrossier par rapport à un temps barèmé.
Le chef d'atelier doit accueillir la clientèle afin de la renseigner sur le chiffrage d'une réparation prise en charge dans le cas d'un sinistre par une compagnie d’assurance ou dans le cas d'un véhicule endommagé à titre personnel.
En France, le marché de la voiture de collection est assez récent par rapport aux pays comme le Royaume Uni et les Etats-Unis.On évalue à + 600.000 le nombre des véhicules anciens détenus par + 150.000 collectionneurs. La Fédération Française des Véhicules d'Epoque (FFVE) oeuvre à la sauvegarde de ce patrimoine mécanique exceptionnel à travers ses 1.000 membres (musées, clubs, professionnels ..).
Aujourd'hui, ce patrimoine est devenu une valeur montante. Récemment, une étude vient d'indiquer que sur la période 2000 2010, le meilleur placement financier a été l'acquisition d'un véhicule de collection. Les prix ont augmenté de 400 % sur cette période. Attention, en fonction de l'état du véhicule ancien, sa restauration peut coûter jusqu'à 100.000 €.
Actuellement, les besoins en termes d'expérience professionnelle sur le formage des pièces de carrosserie assurent l'activité des carrossiers spécialisés dans la restauration des véhicules de collection. Exemple, la carrosserie HH Services (2 Rue du Rhin Napoléon 67000 Strasbourg Tél: 03.88.61.70.24).
Antonio MENDES DA PAULA